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Le club de Rome (1968) et le rapport Meadows (1972)

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Logo du club de Rome, véritable think-tank international avant l'heure
Logo du club de Rome, véritable think-tank international avant l’heure

Le club de Rome est un groupe de réflexion (un « think-tank » avant l’heure) réunissant scientifiques, écologistes, universitaires, écologistes, qui a été crée en 1968. La visée est claire : identifier et analyser ce qui est la cause d’une certaine instabilité régnante et des grands problèmes mondiaux, sans distinction de pays, d’écarts de richesse, de développement, etc. Bref c’est engager tous ceux qui le souhaitent dans des débats, qui s’orientent principalement au départ sur les thèmes écologistes. Après ces débats, la deuxième volonté du club est de communiquer ces grands problèmes au grand public  tout comme aux grands leaders du monde.

Son premier fait d’armes s’avère être le rapport qu’il a émis en 1972, sous le nom de Rapport Meadows (Donella et Dennis Meadows étaient en effet les deux principaux auteurs). Le titre était sans équivoque : Limits to growth (traduit par « Halte à la croissance ? »). Pour beaucoup, ce rapport est le fondement de la pensée écologiste moderne, puisque ses auteurs arguent d’un danger pour la planète, celui d’une croissance économique exceptionnelle, aux dépens de l’environnement ou de ce que G.H Brundtland appellera plus tard le « développement durable ». Douze millions d’exemplaires du rapport ont été vendus, ce qui légitime, toutes proportions gardées, l’appellation de « Bible de l’écologisme ». Beaucoup ont réduit le rapport à l’introduction du terme de « croissance zéro » alors que celui-ci n’est mentionné nulle part. En tout cas, le rapport insiste sur le fait que la croissance économique ne pourrait indéfiniment se poursuivre, à cause des disponibilités limitées des ressources naturelles, notamment pétrolières. Les chocs de 1973 et de 1979 ont, un temps, rendu plausible cette thèse. Néanmoins, quarante ans après ce rapport, on peut constater que certaines des prédictions s’étaient avérées trop alarmistes. Il est donc bien plus resté dans la postérité comme un premier avertissement lancé aux possibles dérives humaines que comme un programme politique « écologique » à suivre absolument.

Le club de Rome, durant les années quatre-vingts, a étendu ses recherches aux domaines de l’éducation, de l’assurance sociale, et même celui de la fracture numérique. L’influence du club s’est néanmoins réduite durant ces années, puisque les perceptions ont évolué avec l’idée selon laquelle les problèmes mondiaux seraient résolus grâce à la « magie du marché ». La concurrence d’autres organismes a également nui à l’influence du club. Néanmoins, au début de notre siècle, les conséquences du changement climatique et d’une forte utilisation des ressources naturelles ont remis au goût du jour le rapport Meadows. Gageons que le nouveau programme lancé en 2008 A new path for world development (« un nouveau chemin pour le développement mondial ») ait la même influence que le rapport Meadows à son époque…

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